Recherche de démystification de la désinformation
Notre travail est fondé sur les recherches les plus récentes sur la désinformation, la psychologie, la communication scientifique et les réseaux sociaux.
Vous trouverez ci-dessous des études récentes résumées ainsi que des outils de démystification de la désinformation, fournis par l’Institut du droit de la santé de l’Université d’Alberta.
Pourquoi la désinformation est-elle crédible et qui est à risque ?
Une revue systématique a examiné « les différences individuelles dans la susceptibilité à la désinformation en matière de santé ». Les résultats suggèrent que les personnes les plus susceptibles de croire à la désinformation avaient une pensée conspirationniste, une religiosité, une idéologie conservatrice et utilisaient les médias sociaux comme source d’information. Les personnes capables de résister à la désinformation étaient plus instruites, avaient plus de connaissances sur le sujet, de compétences en littératie et en numératie, de pensée analytique et de confiance dans la science. (le 21 octobre 2022)
Peut-on » immuniser » contre la désinformation ?
Une nouvelle étude suggère qu’il est possible d’immuniser contre la désinformation en utilisant de courtes vidéos pour éduquer contre les techniques de manipulation courantes, y compris « le langage émotionnellement manipulateur, l’incohérence, les fausses dichotomies, la désignation de boucs émissaires et les attaques ad hominem ». Ces vidéos « améliorent la reconnaissance des techniques de manipulation, renforcent la confiance dans le repérage de ces techniques, augmentent la capacité des gens à discerner le contenu digne de confiance du contenu indigne de confiance, et améliorent la qualité de leurs décisions de partage. » (le 24 août 2022)
La lutte contre la désinformation nécessite un combat sous tous les angles
Une étude récente a évalué « les interventions visant à réduire la désinformation virale en ligne tant de manière isolée que lorsqu’elles sont utilisées en combinaison ». Les résultats suggèrent que les interventions isolées de désinformation ont peu de chances d’être efficaces en soi, mais qu’une « approche combinée » peut conduire à une « réduction substantielle » de la prévalence de la désinformation. (le 23 juin 2022)
En quoi le contenu trompeur diffère-t-il des sources réputées ?
Une nouvelle étude a étudié comment les « caractéristiques de la désinformation » sont différentes de celles des sources factuelles. L’auteur a constaté que le contenu de la désinformation est plus facile à comprendre, plus émotionnel et plus négatif. Qu’est-ce que cela signifie ? Bien que toutes les fausses informations soient nuisibles, il existe différents types de fausses informations, et nous ne pouvons pas « traiter toutes les fausses informations également. » (le 9 mai 2022)
Le déni scientifique à motivation politique nécessite une identification et un déboulonnage préventif.
La pandémie de COVID-19 est qualifiée d' »infodémie » de désinformation, dans laquelle les découvertes scientifiques ont conduit à des conflits, en partie alimentés par la désinformation ”d’acteurs à motivation politique » qui peuvent « déformer la perception publique des preuves scientifiques ». Une étude récente suggère, dans ces cas, « d’identifier les argumentations trompeuses et inappropriées » afin « d’inoculer le public contre leurs effets. » (le 5 mai 2022)
Selon une étude, inciter les utilisateurs à vérifier l’exactitude des données réduit le partage de fausses informations.
Les interventions qui encouragent les utilisateurs de médias sociaux à vérifier la précision des informations qu’ils partagent en ligne réduisent le partage de faux titres et augmentent le partage de sources d’informations de qualité. Les implications de l’étude, publié dans Nature Communications, suggère que le fait de rappeler aux utilisateurs en ligne de vérifier la qualité des nouvelles qu’ils partagent peut réduire la propagation de la désinformation. (le 28 avril 2022)
La diffusion de la désinformation associée aux problèmes de santé mentale ?
De plus en plus de recherches ont établi un lien entre la désinformation en matière de santé et les problèmes de santé mentale. Une étude récente, par exemple, a révélé que « les internautes qui ont partagé des informations erronées sur la COVID-19 ont connu une augmentation de l’anxiété environ deux fois plus importante que celles et ceux qui n’en ont pas partagé ». Bien que cette recherche soit de nature corrélationnelle, elle nous rappelle les coûts potentiels de la désinformation pour la santé mentale. (le 2 juin 2022)
La désinformation a un ton plus émotionnel et négatif.
Pourquoi les fausses informations se propagent-elles plus loin et plus vite que les contenus scientifiquement exacts ? Une étude de 2022 suggère que les fausses informations sont souvent émotionnelles, négatives, axées sur la moralité et plus faciles à traiter que les contenus factuels. La désinformation joue sur nos biais cognitifs, tels que le biais de négativité, ce qui la rend plus mémorable et partageable. (le 2 juin 2022)
D’autres recherches établissent un lien entre la désinformation en ligne et l’hésitation vaccinale.
Cette étude vient s’ajouter à la masse croissante de preuves démontrant que la diffusion de fausses informations est liée à l’hésitation à se faire vacciner. En effet, cette étude a révélé que les « associations entre les retombées de la vaccination et la désinformation restent significatives lorsqu’on tient compte des facteurs politiques, démographiques et socio-économiques. » (le 2 juin 2022)
LaSciencedAbord panneau CSPC – Des outils innovants pour démystifier la désinformation sur le COVID-19
Tout au long de la pandémie, il y a eu une augmentation significative de la désinformation et des théories du complot entourant la santé publique et la science qui menacent la santé et la sécurité des Canadiens. La désinformation a grandement contribué à la réticence face aux vaccins et à la méfiance à l’égard des mesures de santé publique, et a conduit à des rassemblements anti-masque et anti-confinement. Plus important encore, les communautés mal desservies et marginalisées ont été touchées de manière disproportionnée par le COVID-19 en raison des inégalités de notre système de santé. Par conséquent, il est important que nous dissipions la désinformation autour des vaccins et que nous créions des environnements de confiance d’une manière culturellement sensible. Science Up First a présenté ce panel sur les outils et les stratégies que certains experts utilisent pour lutter contre la désinformation.
La forme est-elle importante lorsqu’il s’agit de démystifier la désinformation ?
Depuis longtemps, il est suggéré que la manière dont les informations correctes sont présentées peut avoir un impact sur l’efficacité de la démystification d’une fausse info. Par exemple, nombreu·x·ses sont ceux qui recommandent l’utilisation d’un « truth sandwich » (des faits réels, suivis de la désinformation corrigée, puis des faits à nouveau). Mais une récente étude intéressante (encore à l’état de préimpression) montre que le format n’a pas vraiment d’importance. La clé, c’est le contenu ! (le 23 novembre 2021)
Une grande partie de la population américaine est influencée par la désinformation.
Une enquête récente a révélé que 78% des Américains croient ou ne sont pas sûrs d’au moins un élément de désinformation sur COVID, par exemple les idées (très) incorrectes que les vaccins causent l’infertilité ou que le gouvernement cache les décès dus aux vaccins. Il est très important de continuer à lutter contre ce type de désinformation ! (le 23 novembre 2021)
Prenez une pause dans ce vacarme !
Nous vivons dans un environnement informationnel chaotique. Bien qu’il soit important d’utiliser des sources fiables pour rester informé, il est également important d’éviter la surcharge d’informations. Une nouvelle étude a révélé que dans « une pandémie comme celle de la COVID-19, les personnes qui consomment des nouvelles doivent parfois éviter les infos pour rester en bonne santé mentale. » (le 21 octobre 2021)
Évitez le “scrolling” du désespoir !
Les chercheur·e·s ont constaté que seulement deux à quatre minutes de défilement de nouvelles liées à la COVID « entraînaient une réduction immédiate et significative de l’affect positif et de l’optimisme. » N’oubliez pas de lâcher votre téléphone de temps en temps ! (le 21 octobre 2021)
Les réseaux sociaux ont une grande place dans ce problème
De multiples études sont formelles : les réseaux sociaux sont un moteur majeur de la propagation de la désinformation. Une nouvelle étude s’ajoute au corpus croissant de littérature, concluant que 85% de la désinformation sur la COVID-19 a été produite sur les réseaux sociaux, Facebook étant la plus grande source (67%). L’étude a également révélé que les États-Unis, l’Inde et le Brésil sont les pays les plus touchés par la désinformation. (le 28 septembre 2021)
La désinformation se répand vite et loin
Une étude datant de 2018 et très souvent citée a révélé que la désinformation se transmet « plus loin, plus vite, plus profondément et plus largement que la vérité » – en partie parce que les mythes sont souvent plus intéressants que les faits. Une analyse plus récente est parvenue à une conclusion similaire, constatant que la désinformation sur Facebook obtenait six fois plus de « mentions j’aime, de partages et d’interactions sur la plate-forme que les sources fiables d’information ». (le 28 septembre 2021)
En matière de désinformation, ne vous fiez pas à votre instinct.
Les personnes qui se fient à l’intuition pour prendre des décisions sont plus susceptibles de croire et de diffuser de la désinformation. Mais celles et ceux qui avaient « des niveaux de pensée analytique plus élevés étaient moins susceptibles d’évaluer la désinformation sur la COVID-19 comme fiable et étaient donc moins susceptibles de partager la désinformation ». Alors, n’oubliez pas de faire une pause et d’avoir une pensée critique sur l’information ! (le 28 septembre 2021)
Les individus apprécient les efforts visant à contrer la désinformation
Une étude sur la façon dont le public perçoit la correction de fausses informations en ligne a révélé que la plupart des gens approuvent et apprécient largement cette pratique. En effet, la majorité d’entre eux déclarent non seulement aimer les corrections sur les réseaux sociaux, mais aussi les considérer « comme une responsabilité publique ». C’est une bonne nouvelle pour ceux qui combattent la désinformation – votre travail est apprécié ! (le 26 juillet 2021)
Inciter les gens à prendre le temps de réfléchir à l’exactitude des infos peut aider
De nombreuses études suggèrent que le fait d’inciter les gens à prendre le temps de bien étudier des infos avant de les partager pourrait ralentir la diffusion de fausses informations. La plupart des gens veulent être exacts. Mais, comme l’a montré une étude récente, « les gens partagent souvent des informations erronées parce que leur attention est concentrée sur d’autres facteurs que la véracité ». Trouver des moyens de replacer l’attention vers l’exactitude des données peut augmenter « la qualité des infos que les gens partagent par la suite ». En effet, il semble y avoir une gamme d’incitation à l’exactitude qui peuvent être efficaces dans ce contexte. (le 26 juillet 2021)
Oui oui, démystifier la désinformation fonctionne !
De plus en plus de preuves montrent que démystifier la désinformation a un réel impact. Une récente étude a révélé que ce procédé « améliore le discernement chez le lecteur, de façon plus efficace que la prévention ». Une autre étude a également conclu que la lutte contre la désinformation est efficace, en particulier si l’on utilise un contenu facilement partageable sur les réseaux sociaux, et qui promeut des faits fiables. (le 26 juillet 2021)